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Le Niger installe une Commission nationale de tarification des loyers : cap sur la justice sociale, la transparence et un marché locatif mieux régulé.

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le niger installe une commission nationale de tarification des loyers cap sur la justice sociale la transparence et un marche locatif mieux reguleLe lundi 27 octobre 2025, le Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Colonel Abdoul Kadri Amadou Daouda, a procédé à l’installation officielle de la Commission nationale ad hoc de tarification des loyers (CNTL). Saisie comme un tournant pour la justice sociale et la transparence, cette réforme entend corriger des déséquilibres persistants du marché locatif et s’inscrit dans la vision de refondation portée par les plus hautes autorités de l’État.

Mettre de l’ordre dans un marché locatif sous tension
Pendant des années, le marché locatif nigérien a souffert d’un manque de mécanismes de régulation, d’une spéculation soutenue et de litiges récurrents entre bailleurs et locataires. Ces dérives ont affaibli le pouvoir d’achat des ménages et nourri un sentiment d’injustice dans l’accès au logement, en particulier dans les grandes villes. Face à ce constat, le Gouvernement a adopté un décret daté du 4 septembre 2025 instituant la CNTL. Son installation marque le passage à une gouvernance urbaine plus lisible, plus maîtrisée et plus prévisible.

Un mandat clair : des critères objectifs, applicables partout
La CNTL est chargée d’élaborer une méthodologie de tarification opposable sur l’ensemble du territoire. La fixation des loyers reposera désormais sur des critères objectifs, comme la localisation du bien, sa superficie, son standing, l’état du bâti et la disponibilité des services, eau, électricité, assainissement, sécurité. À terme, une grille transparente permettra d’encadrer les loyers, de limiter les abus et d’offrir à tous les acteurs une visibilité suffisante pour planifier leurs engagements.

Ce qui change pour les locataires
La réforme ouvre la voie à une avancée sociale tangible. Les locataires bénéficieront d’une stabilisation des loyers et d’une prévention des hausses injustifiées. Les contrats seront clarifiés et mieux formalisés, de sorte que les obligations de chacune des parties soient lisibles et opposables. En cas de litige, une médiation institutionnelle facilitera la résolution des différends, tandis que des règles communes garantiront un accès plus sûr et plus équitable au logement.

Des garanties nouvelles pour les bailleurs
Les propriétaires voient, eux aussi, leur position consolidée. La CNTL institue un cadre juridique plus stable et protecteur pour les investissements, ce qui favorise la valorisation durable du patrimoine immobilier dans un marché assaini et crédible. Les relations avec les locataires gagneront en prévisibilité grâce à des règles reconnues par tous, et l’administration disposera progressivement de données fiabilisées permettant d’apprécier la valeur locative avec davantage de précision.

Un outil de politique publique : données, fiscalité, lutte contre la spéculation
Au-delà des relations privées, la tarification officielle devient un instrument de politique publique. En réduisant la spéculation foncière et immobilière, elle contribue à stabiliser le marché. La production de statistiques fiables permettra de piloter l’habitat social, la rénovation et le foncier sur des bases mesurées. Dans le même mouvement, la traçabilité des transactions locatives améliorera le recouvrement des taxes et impôts immobiliers, tout en rendant l’écosystème plus transparent pour l’ensemble des acteurs.

Gouvernance et transparence : un signal fort de refondation
L’installation de la CNTL, en présence des représentants du ministère du Budget, de l’Économie et des Finances, d’experts et des professionnels du secteur, envoie un message clair : la refondation passe par des institutions efficaces et des règles prévisibles. Le cap fixé par le Chef de l’État,  justice, transparence et dignité dans le logement,  trouve ici un outil opérationnel au service d’un équilibre durable entre bailleurs et locataires.

Prochaines étapes : cadrage, concertation, application
La mise en œuvre suivra une trajectoire précise. Une première phase technique définira les zones, les standards et les fourchettes indicatives qui structureront la grille. Une concertation associera ensuite organisations de bailleurs et de locataires, communes et professionnels de l’immobilier, afin de garantir l’adhésion et la faisabilité. Une phase pilote sera conduite dans plusieurs villes avant la généralisation, avec des mécanismes de médiation et de contrôle pour assurer l’effectivité des règles. Enfin, une campagne d’information mettra à disposition des modèles de contrats, des barèmes et des canaux de recours, afin que chacun s’approprie le nouveau cadre.

Enjeux pour la société : un logement au cœur de la cohésion
En organisant le secteur locatif, l’État rassure les ménages, réduit la conflictualité et renforce la cohésion nationale. Le logement ne relève pas uniquement de la sphère privée : il conditionne l’éducation, la santé, l’accès à l’emploi et, au final, la stabilité sociale. La CNTL n’est pas une fin en soi ; c’est un levier pour mieux construire, mieux rénover et mieux habiter, dans l’intérêt général.

Avec l’installation de la Commission nationale ad hoc de tarification des loyers, le Niger franchit une étape structurante : il passe d’un marché marqué par l’informel et l’arbitraire à un écosystème régulé, transparent et prévisible. Pour les locataires comme pour les bailleurs, la promesse est celle d’un équilibre durable au service du bien-être des populations et de la refondation en cours.
Boubé G. (Nigerdiaspora)

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