Réforme de la NIGELEC : un comité stratégique mis en place par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine
Dans un contexte de reprise en main stratégique de secteurs clés de l’économie nationale, le gouvernement nigérien a franchi une nouvelle étape décisive avec l’installation, le 21 juillet 2025, d’un comité ad hoc chargé de proposer une nouvelle gouvernance pour la Société Nigérienne d’Électricité (NIGELEC), récemment nationalisée. Placée sous l’égide du Premier ministre et ministre de l’Économie et des Finances, Ali Mahaman Lamine Zeine, cette initiative s’inscrit dans une dynamique de réformes structurelles visant à restaurer la viabilité financière et technique de l’opérateur public de l’électricité.
Une mission à fort enjeu stratégique
Le comité ad hoc a pour mandat de diagnostiquer les multiples défis auxquels la NIGELEC est confrontée. Il devra examiner en profondeur la situation financière de la société, évaluer les coûts sociaux de sa restructuration, réviser les statuts juridiques de l’entreprise, redéfinir le statut du personnel et, surtout, formuler des recommandations concrètes pour assurer une gouvernance efficace et durable. Ce chantier ambitieux traduit la volonté de l’État de sortir la NIGELEC de l’ornière, dans un contexte marqué par les attentes croissantes des citoyens en matière d’accès fiable et équitable à l’énergie.
Une composition plurielle et experte
Pour garantir la rigueur et l’expertise nécessaires à cette mission, la composition du comité fait appel à des compétences issues de divers horizons stratégiques :
- Présidence : le Conseiller en énergie du Président de la République ;
- Vice-présidence : le Conseiller spécial du Premier ministre, en charge du Pétrole, des Mines et de l’Énergie ;
- Rapporteurs : les Secrétaires généraux des ministères de l’Énergie, de l’Économie et des Finances.
Aux côtés de ce noyau dirigeant, plusieurs représentants issus de l’administration publique et des organes de contrôle participent aux travaux : ministères de la Fonction publique, de la Justice, de l’Énergie, des Mines, du Secrétariat général du Gouvernement, ainsi que deux représentants de la NIGELEC, un de l’Inspection générale d’État et un de l’Inspection générale des Finances. Ce choix témoigne d’une volonté claire de transparence, d’inclusivité et de contrôle rigoureux.
Un calendrier resserré et des objectifs clairs
Le comité, placé sous l’autorité directe du Premier ministre, dispose d’un délai d’un mois pour remettre son rapport. Il se réunira sur convocation de son président et devra rendre compte de l’avancée de ses travaux après chaque session. En outre, il est habilité à solliciter, en tant que de besoin, toute personne dont l’expertise pourrait s’avérer utile à l’accomplissement de sa mission. Les frais de fonctionnement du comité seront intégralement pris en charge par le budget de l’État, confirmant l’engagement des autorités à accompagner cette réforme jusqu’à son terme.
Un tournant pour la politique énergétique nationale
Avec cette initiative, le gouvernement nigérien envoie un signal fort : l’heure est à la refondation des services publics essentiels, à commencer par l’accès à l’électricité. La restructuration de la NIGELEC n’est pas seulement un acte de gestion, c’est aussi un enjeu de souveraineté, de justice sociale et de développement économique. À travers cette réforme, il s’agit de créer les conditions d’une entreprise publique performante, capable de répondre aux besoins énergétiques croissants du pays, tout en respectant les principes d’équité, de durabilité et de bonne gouvernance.
Le rapport attendu dans les prochaines semaines sera donc scruté de près. Il pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère énergétique au Niger, fondée sur l’efficacité, la transparence et la maîtrise publique des ressources stratégiques.
Aïssa Altiné (Nigerdiaspora)