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Niamey : l’AES accélère la souveraineté économique avec le secteur privé

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La Confédération des États du Sahel (AES) franchit une étape décisive dans sa trajectoire de refondation. Le lundi 15 décembre 2025, à Niamey, le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, a présidé l’ouverture de la 3ᵉ réunion des ministres du Commerce, de l’Industrie et du Secteur privé de l’AES, consacrée à un enjeu central : aligner le secteur privé sur la vision souverainiste de l’espace sahélien.

Après l’affirmation de la souveraineté politique et sécuritaire, l’AES entre désormais dans la phase stratégique de la conquête de la souveraineté économique. Pour les autorités confédérales, cette ambition repose sur un secteur privé transformé, productif et engagé dans la création de valeur locale.

La récente mise en place de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement de l’AES (BCID-AES), officialisée le 11 décembre à Bamako, incarne cette nouvelle orientation. Pensée comme un outil financier structurant, elle vise à accompagner les entrepreneurs sahéliens dans la transformation, la valorisation et la commercialisation des ressources abondantes de la Confédération.

Le diagnostic posé à Niamey est sans complaisance : malgré leurs richesses, les pays de l’AES demeurent fortement dépendants des importations, y compris pour des biens de consommation courante. Cette situation souligne l’urgence d’un patriotisme économique actif, fondé sur la substitution aux importations, l’industrialisation locale et la création d’emplois durables.

Dans cette dynamique, le Niger met en avant son cadre juridique sur le contenu local, voulu par le Président de la République, le général d’armée Abdourahamane Tiani, afin de garantir une meilleure captation nationale de la valeur issue des ressources naturelles. Des réformes similaires sont engagées au Mali et au Burkina Faso, traduisant une convergence stratégique au sein de l’AES.

Les ministres burkinabè et malien ont, à leur tour, insisté sur la nécessité de bâtir une base industrielle commune, de développer des chaînes de valeur régionales, de faciliter la circulation des biens et de sécuriser les corridors économiques. Pour eux, il ne peut y avoir de souveraineté économique sans souveraineté industrielle.

Au-delà des déclarations, la réunion de Niamey confirme une orientation claire : faire du secteur privé un acteur central de l’intégration économique sahélienne, non plus simple relais commercial, mais moteur de production, d’innovation et de résilience.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)

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