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Niger : le gouvernement dissout plusieurs Sociétés de Sécurité Privée

Mohamed ToumbaLe Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire a annoncé, par arrêté signé du Général de Division Mohamed Toumba, la dissolution de plusieurs Sociétés de Sécurité Privée (SSP) opérant au Niger. La décision, rendue publique en septembre 2025, s’inscrit dans le cadre de l’application du décret du 7 février 2025 réglementant les activités des SSP sur le territoire national.

Un cadre légal renforcé
Depuis la mise en place du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) en juillet 2023, les autorités nigériennes ont entrepris de réorganiser en profondeur le secteur de la sécurité. Le décret n°2025-072 du 7 février 2025 a fixé de nouvelles règles encadrant les activités des entreprises privées de sécurité, dans un souci de régulation, de transparence et de protection de l’ordre public.
L’arrêté ministériel rappelle que toute société de sécurité privée qui ne se conforme pas à ce cadre s’expose désormais à des sanctions, allant jusqu’à la dissolution pure et simple, comme c’est le cas aujourd’hui.

Une liste de structures dissoutes
La mesure concerne une longue liste de sociétés, parmi lesquelles des agences de gardiennage, des compagnies de protection rapprochée ou encore des entreprises de sécurité intervenant dans divers secteurs (mines, énergie, services). Ces structures, parfois très visibles dans le paysage économique urbain, ont désormais interdiction d’exercer.
Selon l’arrêté, cette dissolution prend effet à compter de sa signature et sera publiée au Journal Officiel de la République du Niger.

Assainir et professionnaliser le secteur
Avec cette décision, les autorités affichent leur volonté de mettre fin aux dérives constatées dans le secteur, notamment l’absence de formation qualifiée, la prolifération anarchique d’agences non agréées et les risques de troubles liés à l’utilisation non encadrée de personnels armés. L’objectif affiché est d’assainir le marché, protéger les citoyens et redonner à l’État un meilleur contrôle sur les questions de sécurité intérieure.

Cette réorganisation devrait également favoriser les sociétés légalement constituées et en règle avec les nouvelles dispositions réglementaires, en renforçant leur crédibilité et leur rôle complémentaire aux forces publiques.

Une réforme inscrite dans la refondation
La dissolution des SSP s’inscrit dans le vaste chantier de la Charte de la Refondation promulguée en mars 2025, qui ambitionne de restructurer les institutions et les secteurs stratégiques du Niger. La sécurité, considérée comme un pilier de la souveraineté nationale, demeure au cœur de cette dynamique.
 Boubé G. (Nigerdiaspora)