Niger : Que révèle la rencontre entre le Président et les anciens dirigeants ?
À Niamey, le climat politique s’est récemment électrisé après la rencontre inattendue entre le Général d’armée Abdourahamane Tiani et plusieurs anciens dirigeants politiques du pays. Sans communiqué officiel pour en confirmer les contours, l’événement a suffi à embraser réseaux sociaux et éditoriaux, révélant à quel point la situation nationale demeure tendue à l’approche du deuxième anniversaire de l’installation du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au pouvoir.
Une question sensible refait surface
Au cœur des discussions officieuses, une question que beaucoup pensaient verrouillée refait pourtant surface : le sort de l’ancien président Mohamed Bazoum. Ce dossier, longtemps traité comme un sujet tabou, serait désormais envisagé sous deux angles : une éventuelle comparution devant la justice pour clore les accusations portées à son encontre, ou, à défaut, un assouplissement de sa détention sous forme de résidence surveillée avant une libération progressive. Une option qui, bien que sensible, pourrait être interprétée comme un geste d’ouverture destiné à décrisper un climat politique sous tension.
Vers un retour aux urnes ?
Dans la foulée de ces tractations, des voix s’élèvent pour évoquer la possibilité d’élections organisées plus tôt que prévu. Cette hypothèse, encore non confirmée, alimente l’idée d’un scénario dans lequel le pouvoir militaire chercherait à restaurer un minimum de confiance populaire tout en maîtrisant le tempo de la transition. Dans un pays où le Chef de l’État est perçu comme le garant de l’unité nationale, la perspective d’un scrutin pourrait offrir une porte de sortie institutionnelle à une gouvernance confrontée à l’usure du temps et à la pression de la rue.
Un virage à ne pas manquer
Derrière cette rencontre hautement symbolique, une réalité se dessine : le CNSP aborde une phase charnière de son parcours. Après deux années de gestion marquées à la fois par des contraintes et des avancées, le moment est venu de consolider le travail accompli et d’ajuster les priorités pour maintenir la cohésion et la stabilité du pays.
Cette démarche de concertation ouvre des perspectives pour clarifier les orientations futures et renforcer le dialogue avec l’ensemble des acteurs nationaux. Dans les prochaines semaines, chaque décision contribuera à définir le cap à suivre pour répondre aux attentes de la population et garantir la continuité de l’action publique dans un climat apaisé et constructif.
Rabi Doulla (Nigerdiaspora)